"Le professeur Handen dÃĐposa sa plume et se renversa dans son fauteuil avec un soupir de soulagement.
Il ÃĐtait enfin terminÃĐ, ce travail sur les origines de la Germanie, Åuvre longue et ardue qui lui avait pris des annÃĐes, coÃŧtÃĐ de patientes recherches et devait donner à son nom une cÃĐlÃĐbritÃĐ europÃĐenne. Maintenant, il lui serait loisible de prendre du repos, et peut-Être, lâesprit plus tranquille, donnerait-il au corps la vigueur qui lui manquait.
Un grand frisson le secoua tout entier.
La chaleur ÃĐtait cependant intolÃĐrable dans ce cabinet de travail fermÃĐ de portiÃĻres et de lourds rideaux, encombrÃĐ de bibliothÃĻques et de tables chargÃĐes de livres. CâÃĐtait la retraite austÃĻre du savant... celle aussi dâun homme qui souffrait, qui se sentait envahi, terrassÃĐ chaque jour par une faiblesse plus grande.
En un geste las, la main fine du professeur passa à plusieurs reprises dans les cheveux blonds à peine grisonnants qui couronnaient son front trÃĻs haut. Une fatigue indicible se lisait dans son regard, et, un instant, ses yeux se fermÃĻrent. Mais aussitÃīt il se redressa. Repoussant dâun geste impatient les manuscrits ÃĐpars devant lui, il murmura :
â Vais-je me laisser aller, maintenant ? Quâai-je donc ce soir ? Je ne suis pas malade, cependant... et mÊme je vais certainement mieux."
Romance.
Anita, devenue orpheline, doit dÃĐsormais vivre au foyer de cousins ÃĐloignÃĐs : les Handen. Ce n'est que mÃĐpris et humiliation de la part de cette famille orgueilleuse car si le pÃĻre d'Anita ÃĐtait un Handen, il ÃĐtait considÃĐrÃĐ comme un misÃĐrable aventurier qui avait osÃĐ ÃĐpouser une Espagnole catholique et pauvre...