Clio

· Library of Alexandria
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Il allait par le sentier qui suit le rivage le long des collines. Son front Žtait nu, coupŽ de rides profondes et ceint d'un bandeau de laine rouge. Sur ses tempes les boucles blanches de ses cheveux flottaient au vent de la mer. Les flocons d'une barbe de neige se pressaient ˆ son menton. Sa tunique et ses pieds nus avaient la couleur des chemins sur lesquels il errait depuis tant d'annŽes. Ë son c™tŽ pendait une lyre grossire. On le nommait le Vieillard, on le nommait aussi le Chanteur. Il recevait encore un autre nom des enfants qu'il instruisait dans la poŽsie et dans la musique, et plusieurs l'appelaient l'Aveugle, parce que sur ses prunelles, que l'‰ge avait ternies, tombaient des paupires gonflŽes et rougies par la fumŽe des foyers o il avait coutume de s'asseoir pour chanter. Mais il ne vivait pas dans une nuit Žternelle, et l'on disait qu'il voyait ce que les autres humains ne voient pas. Depuis trois ‰ges d'hommes, il allait sans cesse par les villes. Et voici qu'aprs avoir chantŽ tout le jour chez un roi d'®gea, il retournait ˆ sa maison, dont il pouvait dŽjˆ voir le toit fumer au loin; car, ayant marchŽ toute la nuit, sans s'arrter, de peur d'tre surpris par l'ardeur du jour, il dŽcouvrit, dans la clartŽ de l'aurore, la blanche KymŽ, sa patrie. AccompagnŽ de son chien, appuyŽ sur son b‰ton recourbŽ, il s'avanait d'un pas lent, le corps droit, la tte haute, par un reste de vigueur et pour s'opposer ˆ la pente du chemin, qui descendait dans une Žtroite vallŽe. Le soleil, en se levant sur les montagnes d'Asie, revtait d'une lumire rose les nuages lŽgers du ciel et les c™tes des ”les semŽes dans la mer. Le rivage Žtincelait. Mais les collines, couronnŽes de lentisques et de tŽrŽbinthes, qui s'Žtendaient du c™tŽ de l'Orient, retenaient encore dans leur ombre la douce fra”cheur de la nuit.

Le Vieillard compta sur le sol en pente la longueur de douze fois douze lances et reconnut ˆ sa gauche, entre les parois de deux roches jumelles, l'Žtroite entrŽe d'un bois sacrŽ. Lˆ, s'Žlevait au bord d'une source un autel de pierres non taillŽes.

Un laurier le recouvrait ˆ demi de ses rameaux chargŽs de fleurs Žclatantes. Sur l'aire foulŽe, devant l'autel, blanchissaient les os des victimes. Tout alentour, des offrandes Žtaient suspendues aux branches des oliviers. Et, plus avant, dans l'ombre horrible de la gorge, deux chnes antiques se dressaient, portant clouŽes ˆ leur tronc des ttes dŽcharnŽes de taureaux. Sachant que cet autel Žtait consacrŽ ˆ PhÏbos, le vieillard pŽnŽtra dans le bois et, tirant de sa ceinture o elle Žtait retenue par l'anse, une petite coupe de terre, il se pencha sur le ruisseau qui, dans un lit d'ache et de cresson, par de longs dŽtours, cherchait la prairie. Il remplit sa coupe d'eau fra”che, et, comme il Žtait pieux, il en versa quelques gouttes devant l'autel, avant de boire. Il adorait les dieux immortels qui ne connaissent ni la souffrance ni la mort, tandis que sur la terre se succdent les gŽnŽrations misŽrables des hommes. Alors il fut saisi d'Žpouvante et il redouta les flches du fils de LŽto. AccablŽ de maux et chargŽ d'ans, il aimait la lumire du jour et craignait de mourir. C'est pourquoi il eut une bonne pensŽe. Il inclina le tronc flexible d'un ormeau et, le ramenant ˆ lui, suspendit la coupe d'argile ˆ la cime du jeune arbre qui, se redressant, porta vers le large ciel l'offrande du vieillard.

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