Le surnom m'est resté tout au long de ma sixième année. Ma seule consolation était que c'était ma dernière année au primaire et qu'au moins, en septembre prochain, je serais à l'école secondaire. Ce sobriquet enrageant s’éteindrait comme un feu qui n’a plus rien à brûler.
Hélas, le sobriquet m’a suivie comme une ombre au secondaire. Me parlant à moi-même parfois, je rechignais : « Pot de colle de surnom de Baguette … ».
On sait bien que si on ne se fâche pas lorsque quelqu’un d’autre nous crie des noms, parfois, cela s’arrête. Eh bien, ça n’a pas fonctionné ! Je ne riais pas souvent, la vie à l’école n’était plus une toile multicolore, elle était devenue grise. Ma seule consolation était que j’avais de bonnes notes, surtout en mathématiques.
Je n’avais pas vraiment d’amis et dès que je voyais les autres ados rire et chuchoter, je m’imaginais tout le temps qu’ils riaient de moi.
Kamon (Diane Therrien), d’origine canadienne française et abénakise,
est née au Québec. Les livres de Kamon sont publiés en français et en anglais. Avec plus de 100 titres publiés, Kamon écrit et illustre des livres pour enfants sur les thèmes de la pleine conscience, du bonheur, de l’environnement ainsi que des légendes abénakises.