Monsieur Ouine

· La Gibecière à Mots
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Um þessa rafbók

Georges Bernanos (1888-1948)

"Elle a pris ce petit visage à pleines mains – ses longues mains, ses longues mains douces – et regarde Steeny dans les yeux avec une audace tranquille. Comme ses yeux sont pâles ! On dirait qu’ils s’effacent peu à peu, se retirent... les voilà maintenant plus pâles encore, d’un gris bleuté, à peine vivants, avec une paillette d’or qui danse. « Non ! non ! s’écrie Steeny. Non ! » Et il se jette en arrière, les dents serrées, sa jolie figure crispée d’angoisse, comme s’il allait vomir. Mon Dieu !

« Que se passe-t-il ? Voyons, Steeny, interroge une voix inquiète, toute proche, de l’autre côté des persiennes closes. Est-ce vous, Miss ? »

Mais elle l’a déjà repoussé violemment, sauvagement, et reste debout sur le seuil, indifférente !

« Eh bien, Steeny, méchant garçon ! »

Il hausse les épaules, jette vers la porte un regard dur, un regard d’homme.

« Maman ?

– Je croyais t’avoir entendu crier, dit la voix déjà lasse. Si tu sors, prends garde au soleil, mon chéri, quelle chaleur ! »

Quelle chaleur en effet ! L’air vibre entre les lamelles de bois. Son nez contre la persienne, Steeny le hume, l’aspire, le sent descendre au creux de sa poitrine jusqu’à ce lieu magique où retentissent toutes les terreurs et toutes les joies du monde... Encore ! Encore ! Cela pue la céruse et le mastic, une odeur plus puissante que l’alcool où se mêle bizarrement l’haleine toujours moite des grands tilleuls de l’allée. Voilà que le sommeil l’a pris en traître, d’un coup sur la nuque, en assassin, avant même qu’il ait fermé les yeux. L’étroite fenêtre s’ébranle lentement, vacille, puis s’allonge démesurément comme aspirée par en haut. La salle entière la suit, les quatre murs s’emplissent de vent, battent tout à coup comme des voiles..."

Steeny, un jeune adolescent souffre de l'indifférence que lui porte sa mère et de la tyrannie exercée par sa gouvernante. Il aime se réfugier au château, chez l'étrange Ginette de Néréis surnommée "Jambe de laine" dont le mari meurt à petit feu d'une gangrène diabétique. Dans cette atmosphère puante, Steeny fait la connaissance de Monsieur Ouine, un ancien professeur de langues plus ou moins parasite des châtelains. Qui est-il vraiment ? Un crime est commis...

Um höfundinn

Grand écrivain et polémiste français Georges Bernanos (1888-1948) connaît le succès avec ses romans Sous le soleil de Satan en 1926 et Journal d'un curé de campagne en 1936. En 1938, il quitte la France pour le Paraguay, puis le Brésil. Il y passera la guerre, devenant l'un des grands animateurs spirituels de la Résistance française. De retour en France, en juillet 1945, il met en garde ses semblables contre un monde en proie à la déshumanisation et à l'élimination de toute vie spirituelle.

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