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Ecole des Loisirs
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« - Non... souffla mon père. Non, monsieur Lagneau. Je ne veux pas de supplément. Je... je ne veux pas d'argent du tout. M. Lagneau lui jeta un regard vif et curieux. Leurs yeux se croisèrent. Dans ceux de M. Lagneau, mon père ne vit rien qui pouvait lui faciliter les choses. Mais il ne vit rien qui pouvait lui nuire non plus. Il toussa pour gagner du temps. La petite alarme restait muette. Eugène nota seulement que, devant la cheminée éteinte, le mannequin était légèrement tordu en avant sur son socle, comme sur le point de prendre ses jambes à son cou. Il jeta son premier dé. Histoire de tâter Dame Chance par le pouls : - J'aurais besoin, dit-il très lentement, de refaire mes papiers. Les miens et ceux de ma famille. M. Lagneau se tourna vers le mannequin, le dévisagea, l'air de vouloir s'assurer que ce n'était vraiment personne. Il revint à mon père et demanda tout bas : - Vous êtes français, monsieur Eugène ? - Français, oui. J'ai mon décret de naturalisation. Le secrétaire de mairie se pencha, et, toujours chuchotant : - Eh bien, donc ? Pourquoi les refaire, ces papiers ? Vous n'êtes pas en règle avec les actuels ? - Si, si. Il nous faudrait la même chose, les mêmes papiers. Exactement. La même carte d'identité pour ma femme. La même pour ma fille Madeleine. Et pour mon fils André. Et le petit Charly. Oui, tout, tout pareil... Mais sans le tampon. M. Lagneau tapota le sol du bout du pied. Mon père glissa le pouce dans sa bretelle et, à cet homme dont il ignorait tout, hormis son tour de taille, son air aimable, et qu'il travaillait pour un maire désigné par Pétain, il répéta : - Les mêmes. Sans le tampon « Juif » dessus. Il leva la tête et chercha anxieusement quelque chose dans le regard du secrétaire de mairie. Quelque chose qui lui dirait qu'il ne venait pas de précipiter sa famille et lui-même droit sur la route du camp de concentration ou du peloton d'exécution. »

O autoru

Malika Ferdjoukh porte un nom qui évoque le soleil mais elle aime la brume et le vent. Cette amoureuse des romans noirs américains a fait intervenir ses souvenirs de lectures de jeunesse et ceux de son expérience de prof dans un internat à l’orée d’une forêt pour imaginer le Club de la pluie...

Charles Pollak est né en 1928 à Paris de parents immigrés hongrois. Il a été tailleur, son métier adoré, puis conducteur de bibliobus et bibliothécaire et entame, sans s'en douter, à près de 80 ans, une carrière de romancier pour la jeunesse en racontant ses souvenirs de guerre et de l'Occupation à l'oreille attentive de Malika Ferdjoukh... Cette dernière a aimé, dès qu'elle l'a entendue, l'histoire de Charles Pollak. Rocambolesque, romanesque, cinématographique, ce cache-cache avec la milice et les nazis dans la France occupée ; invraisemblable, ce concours de circonstances qui, d'une famille juive ultra-pratiquante parisienne, fait une famille catholique campagnarde insoupçonnable. Charles Pollak est décédé en mars 2014.

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